Lors de son dernier point de presse, le président de la commission électorale nationale indépendante le pasteur goy Mulunda, a contesté les chiffres avancés par le cardinal Laurent Monsengwo Pasina archevêque métropolitain de Kinshasa.
1. Selon le président de la CENI, le cardinal Mosengwo s’est appuyé sur quelques dates et chiffres pour étayer cette grave accusation. A l’examen, ces chiffres et dates sont sujets à caution. Des éléments suivants de réponse contredisent l’archevêque de Kinshasa.

Selon le Cardinal Archevêque, le 6 décembre 2011 la Ceni aurait, crédité le candidat Tshisekedi de 5.927.728 voix sur 17.329.137 suffrages exprimés alors que le 9 décembre 2011, ce candidat se serait retrouvé avec 5.863.745 voix sûr 18.144.151 suffrages.
Faux : Au 6 décembre 2011 la Ceni avait comptabilisé 5.693.528 voix en faveur de Monsieur Tshisekedi et non 5.927.728 voix.
2. Le Cardinal a estimé que Monsieur Tshisekedi avait perdu par conséquent 64.000 voix entre le 6 et le 9 décembre 2011.
Faux : Avec 5.864.775 voix proclamées in fine le 9 décembre 2011 contre 5.693.528 le 6 décembre, le candidat Tshisekedi a, au contraire, gagné 171 247 voix sur les 11% de compilation traitées du 6 au 9 décembre 2011. Il n’a donc rien perdu.
3. Pour le Cardinal Monsengwo, il a été compile 34.000 bureaux de vote entre le 6 et le 9 décembre 2011, ce qui devait apporter plus de voix pour le candidat Tshisekedi.
Faux : Au 6 décembre 2011, la compilation effectuée par le bureau de la Ceni qui portait sur 89% de l’ensemble de 63.865 bureaux de vote disséminés à travers la République concernait 57,019 bureaux de vote lorsqu’on ajoute à ce nombre les 3.449 bureaux non compilés pour diverses raisons le reste à compiler était de 3.397 bureaux de vote et non 34.000 bureaux de vote comme l’affirme le Cardinal. Il a été manifestement ajouté un zéro au nombre des bureaux restants à compiler à la date du 6 décembre 2011 soit 3.397 arrondi 3400. Erreur ou mauvaise foi ?
4. Fondant son analyse le seul rapport du Centre Carter, invoquant quelques irrégularités dans l’organisation des élections le Cardinal s’y appuie pour disqualifier les résultats publiés par la Ceni.
Faux : Selon Madame Bayakara, Directrice du Centre Carter, les irrégularités relevées par les observateurs de son organisation ne remettent pas en cause l’ordre des résultats tel qu’annoncés par la CENI. « Parce que l’écart entre les deux premiers candidats est important ». Cette partie substantielle du rapport du Centre Carter a été purement et simplement escamotée par le Cardinal.
Dans les milieux proches de la CENI, on affirme que le Cardinal Monsengwo n’a pris que des « données fragmentaires et manipulées du rapport du Centre Carter pour induire l’opinion nationale et internationale en erreur ». Ils considèrent qu’il s’agit là d’une calomnie que lance l’archevêque de Kinshasa aux animateurs des institutions de la République issues des élections 2006.
Mgr Marini Bodho contredit aussi le Cardinal Monsengwo
Mgr Marini Bodho a pris à contre-pied les propos du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, en rapport avec la proclamation des résultats provisoires de la CENI. Alors que le prélat catholique a jeté le discrédit sur les chiffres avancés par le Pasteur Ngoy Mulunda, le Président national et Représentant légal de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) constate que les résultats provisoires de la Présidentielle du 28 novembre dernier sont bien conformes à la justice et à la vérité.
« Ces élections sont conformes à la justice et à la vérité ». Cette affirmation est tirée de la négation. Ces résultats ne sont pas conformes à la vérité ni à la justice prononcée par le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, lors de sa déclaration du lundi 12 décembre dernier, au Centre catholique Lindonge à Limete. Cette réplique vient du Président national et Représentant légal de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), Monseigneur. Marin Bodho qui s’est félicité des résultats provisoires de l’élection présidentielle publiés par la CENI. C’était au cours d’une interview qu’il a accordé à Radio France Internationale (RFI), le mardi 13 décembre dernier.
Sans ambages, ni faux fouillant, l’ancien président du Sénat congolais (2003-2006) lors de la période de transition issue des accords le Sun City a dit avoir vu un peuple décidé qui a investi sa confiance en Joseph Kabila. « J’ai voté en milieu rural « j’ai vu des congolais en grand nombre qui se sont levés tôt le matin et pressés pour aller voter, s’est-il exprimé tout en saluant, par ricochet, l’attitude du peuple congolais le 28 novembre dernier. De facto, Monseigneur Marini Bodho a profité de l’occasion pour inviter ceux qui ne veulent pas suivre le chemin légal à ne pas créer des antivaleurs pour détruire le tissu social. Le peuple congolais est décidé et attend la paix, raison pour laquelle il a placé sa confiance en Joseph Kabila Kabange, a-t-il déclaré sur les antennes de la Radio France Internationale.
Des tirs croisés
C’est donc deux grosses pointures de l’église traditionnelle au Congo qui s’opposent devant cette question cruciale concernant le pays tout entier. Le prélat catholique porte des allégations contre les résultats publiés par la CENI qui selon lui, ne sont pas conformes à la vérité, ni à la justice alors que le numéro un de l’Eglise protestante les rejette en bloc. Les catholiques étaient impliqués positivement au processus électoral en déployant plus de 30.000 observateurs électoraux à travers le territoire national. Ce qui n’a pas été le cas pour l’église protestante. Qu’à cela ne tienne. Seul la Cour suprême de Justice va couper court à cette balle de chauves et même une guerre d’église qui se trame. Notons qu’hormis l’église catholique, plusieurs missions d’observation notamment le Centre Carter ont estimé que ces élections ont souffert de beaucoup d’irrégularités graves.
Kin-Kiey Mulumba et Bernadette Tokwaulu crient haro sur le Cardinal Monsengwo !
L’intervention, le lundi dernier, de l’Archevêque de Kinshasa le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, en rapport avec les résultats provisoires de la CENI à l’élection présidentielle, continue à faire couler beaucoup d’encres et de salives dans le camp de la Majorité Présidentielle. Après l’intervention du Secrétaire Général de cette plate-forme politique, c’est maintenant le tour du Professeur Kin-Kiey Mulumba et de Bernadette Tokwaulu.
« Comment est-ce que lui, qui n’a pas été dans des provinces a pu dire ça ? Comment est-ce que ses observateurs qui n’ont pas d’ailleurs été partout ont pu dire ça ? Comment est-ce que la CENCO, dont il n’est président ni porte-parole a pu dire autres choses que lui ? « Telle est la litanie d’interrogations qui témoignent l’indignation du Professeur Kin-Kiey Mulumba.
Au cours d’une interview télévisée sur une chaîne locale, le natif de Masimanimba s’est dit déçu des propos tenus par le prélat catholique notamment sur la RTBF où le Cardinal Laurent Monsengwo dit que c’est Etienne Tshisekedi qui a remporté les élections. De ce fait, il s’est dit extrêmement déçu de propos « extraordinaires » de l’autorité de l’église catholique congolaise.
Le même ressentiment est aussi sorti des propos de Bernadette Tokwaulu, cadre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). L’ancien DGA de la Société Nationale d’Electricité reproche au prélat catholique une substitution d’homme de l’église en homme politique.
« Je suis profondément blessée de constater que le Cardinal Monsengwo, prêtre de l’église catholique, enlève sa soutane de Cardinal pour entrer dans l’arène politique. Cette déclaration est celle d’un homme politique qui veut créer la confusion. Laurent Monsengwo est archevêque de Kinshasa. Si l’église catholique à un point de vue à émettre, elle doit le faire à travers la CENCO et non par le biais du Cardinal a-t-elle fait savoir.
C’est un feuilleton qui s’ouvre entre le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya et la Majorité Présidentielle, qui n’est qu’à son début.

Le Potentiel/La Prospérité

(DN/Milor/GW/Yes)